Blog

Dans Nature

L'orchis de Hyères fleurit à La Roquebrussanne

Par Le 05/04/2022

Voici quelques jours déjà que l'on voit fleurir dans les prairies et au bord des chemins des spécimens d'Orchis d'Hyères (Orchis Olbiensis).

Cette petite orchidée sauvage méditerranéenne est la première orchidée de la saison qui fleurit à la Roquebrussanne. Ses petites fleurs se bousculent et parviennent à se regrouper autour d'un épi. Leurs teintes rose et violette contrastent avec le vert tendre, lisse et soyeux de son feuillage.

Elle est assez fréquente dans les garrigues ouvertes du pourtour méditerranéen, mais le Parc de la Sainte-Baume est le principal endroit dans le Var pour croiser cette très jolie fleur. Et vous ne la rencontrerez jamais chez un fleuriste !

Petites mais vaillantes, les fleurs de thym enchantent les printemps du monde

Par Le 25/03/2022

Le thym est une plante aromatique utilisée dans les cuisines du bassin méditerranéen, dans le sud de la France comme en Syrie. Pourtant, il s'épanouit bien au-delà du monde méditerranéen, par exemple au nez et à la barbe de jardiniers au cœur de la province canadienne du Saskatchewan.

Ainsi il y a deux ans, nous avons reçu Deirdre venue du Canada pour perfectionner son français. L'hiver, plutôt doux cette année là, avait favorisé la floraison précoce du thym. Un après-midi, alors que nous randonnions sur une pierraille parsemée de thym en fleurs, Deirdre m'a raconté comment sa mère avait appris par un beau jour de printemps que son jardin, au centre du Saskatchewan, abritait cette plante aromatique. C'est une femme Syrienne, hébergée par la mère de Deirdre qui a reconnu le parfum du thym fraichement coupé par la tondeuse. C'est elle qui a appris à son hôtesse que son jardin recelait cette délicieuse plante aromatique ! Depuis ce jour, le thym prospère dans ce jardin du Nord canadien et la maman de Deirdre n'a plus jamais acheté de thym au supermarché !

Dans Arts

L'arbre qui cache la forêt

Par Le 17/03/2022

Placé légèrement à gauche du centre du tableau dont il occupe toute la hauteur, le Grand Pin constitue l'unique personnage visible du tableau éponyme peint par Paul Cézanne entre 1895 et 1897.

Cézanne ne peut se résoudre à le circonscrire dans le cadre de la toile : son tronc et ses branches se prolongent dans un hors-champ qu'il nous convient d'imaginer. Imaginer ses racines qui abritent une colonie de larves de cigale. Imaginer ces larves qui patientent sept longues années à son pied avant de se métamorphoser sur son tronc et de coloniser ses branches le temps d'un seul été. Sentir les parfums subtils que son écorce exhale par une chaude journée d'été ou après la pluie. Entendre le sifflement de ses aiguilles agitées par un mistral violent. S'enivrer de la cymbalisation des cigales camouflées sur son écorce. Savourer le bruissement de nos pas sur les aiguilles séchées par le temps. Caresser les gouttes de sève, grasses et odorantes, qui perlent à la surface de son écorce rugueuse.

Comme souvent avec la peinture de Cézanne, la contemplation du Grand Pin ouvre un gouffre entre une réalité visible - la présence du résineux dans le paysage provençal - et une réalité sensible composée de la somme de nos expériences sensorielles. Et cette contemplation nous plonge dans un délicieux abîme.

Dans Arts

Le masculin l'emporte toujours sur le féminin !

Par Le 13/03/2022

Comme de très nombreux écoliers francophones, c'est par cette formule insolente que j'ai appris et mémorisé la règle d'accord en genre de l'adjectif et du participe passé. Ainsi, j'ai appris qu'on doit dire et écrire « Le garçon et la fille sont beaux » au nom de cette règle grammaticale car il y a un nom masculin dans la proposition.


Quand j'étais professeure des écoles, enseigner cette règle a été problématique. Il n'était pas question que j'utilise cette formule misogyne. Pourtant, elle tournait dans ma tête car elle reflétait pour le moins une réalité grammaticale. Chaque année, j'essayais de répondre à l'incompréhension exprimée par certains enfants mais je constatais aussi que cette règle validait la réalité familiale et sociale vécue par d'autres.


Heureusement, ce principe n'est plus une fatalité grâce à la règle dite de proximité selon laquelle l'adjectif s'accorde avec le nom qui le précède comme dans la proposition « Le garçon et la fille sont belles ». La maison d'édition iXe qui propose de si beaux textes applique désormais cette règle et explique pourquoi au début de chaque ouvrage : instructif et passionnant !

Dans Arts

Deux grands-mères, deux langues, deux mots, un même respect des autres

Par Le 09/03/2022

Ma grand-mère maternelle parlait français et provençal. Le provençal était sa langue maternelle. Elle parlait français avec moi mais dès qu'elle était émue, elle n'utilisait plus que le provençal. Quand elle apprenait la détresse de quelqu'un, elle réagissait par un « Peuchère ! » qui exprimait la peine que lui causait le malheur d'autrui. C'est son « Peuchère ! » qui m'a sensibilisée aux sentiments d'autrui et m'a initiée à l'empathie.

Dans son roman L'art de perdre, Alice Zeniter raconte comment Yema, la grand-mère de la narratrice, enseigne à ses enfants l'empathie : « C'est une règle de politesse élémentaire que Yema enseigne à ses enfants : lorsque quelqu'un dit qu'il a mal, on le croit, on le plaint. Les Français ne connaissent pas selon elle cet art de vivre. Quand tu dis que tu as mal, ils répondent « Mais non », « C'est rien du tout » ou « ça va aller ». Ici (...) si quelqu'un dit : « J'ai mal au dos », l'assemblée entière répond « Meskin ! » avec le plus grand sérieux. » 

« Meskin ! » , « Peuchère ! », des mots différents, des langues différentes mais le même sentiment de compassion. J'aurais aimé que Yema rencontre ma grand-mère. Yema aurait peut-être changé d'avis en découvrant qu'on enseignait la compassion aux enfants en Provence et en langue provençale.

Et pour vous, quel est le mot qui vous relie aux autres et vous permet d'exprimer votre compassion ?

Dans Arts

Le salon rose de la villa Noailles

Par Le 03/03/2022

Si vous aimez l'architecture du début du vingtième siècle, alors la visite de la villa Noailles à Hyères vaut le détour.

Construite par Robert Mallet-Stevens dans les années vingt pour les mécènes Charles et Marie-Laure de Noailles, elle a été un nid et un écrin pour des artistes avant-gardistes du siècle passé. Remarquablement rénovée, elle offre au visiteur d'aujourd'hui une expérience sensorielle et esthétique remarquable.


Parmi tous les espaces de la villa Noailles, celui que je préfère est le salon rose. La découverte de ce salon et l'expérience sensorielle que j'y ai vécue ont été si singulières que j'ai plusieurs fois rêvé que je marchais paisiblement dans le salon rose. La salon n'a pas de fenêtre, tous ses murs sont aveugles mais la verrière ouvragée pulvérise les limites de son volume. Il en résulte une sensation de légèreté et un sentiment de liberté insolites.

Je ne saurais qu'en recommander vivement la visite !

Dans Nature

Sous le charme des violettes

Par Le 25/02/2022

A la Roquebrussanne, l'apparition des violettes est le signe de la fin de l'hiver.

On trouve ces petits fleurs odorantes aussi bien sur les chemins de randonnée que dans le village.  

C'est une fleur sociale : elle vit toujours en petits groupes. Pourtant elle a une présence discrète car elle ne se met jamais en travers de votre chemin. On les découvre disposées en petits bouquets, rassemblées sur les marches d'un vieil escalier ou bien blotties contre un rocher.

J'aime passer ma mains entre leurs pétales légers et les agiter délicatement pour recueillir sur ma peau leur suave parfum.

Je ne cueille jamais ces petits bouquets tout prêts, je les garde offerts au regard des passants et je leur laisse annoncer l'arrivée prochaine du printemps !