Littérature

Dans Arts
Comme c est petit 3

"Que c'est petit !"

Par Le 21/06/2022

A La Roquebrussanne, on ne peut pas randonner dans la Montagne de la Loube sans penser au personnage de Blanquette, la petite chèvre de Monsieur Seguin. Surtout en redescendant vers le village, quand on l'aperçoit au loin ...

Ecrite au dix-neuvième siècle par l'écrivain Alphonse Daudet pour le recueil « Les lettres de mon moulin », la nouvelle « La chèvre de Monsieur Seguin » est un voyage dans les collines provençales et propose une réflexion sur les enjeux et les limites de la liberté.

Si vous ne connaissez pas cette nouvelle, je vous propose d'écouter cette émission de France Inter qui lui est consacrée.

Dans Arts
Proximite verticale

Le masculin l'emporte toujours sur le féminin !

Par Le 13/03/2022

Comme de très nombreux écoliers francophones, c'est par cette formule insolente que j'ai appris et mémorisé la règle d'accord en genre de l'adjectif et du participe passé. Ainsi, j'ai appris qu'on doit dire et écrire « Le garçon et la fille sont beaux » au nom de cette règle grammaticale car il y a un nom masculin dans la proposition.


Quand j'étais professeure des écoles, enseigner cette règle a été problématique. Il n'était pas question que j'utilise cette formule misogyne. Pourtant, elle tournait dans ma tête car elle reflétait pour le moins une réalité grammaticale. Chaque année, j'essayais de répondre à l'incompréhension exprimée par certains enfants mais je constatais aussi que cette règle validait la réalité familiale et sociale vécue par d'autres.


Heureusement, ce principe n'est plus une fatalité grâce à la règle dite de proximité selon laquelle l'adjectif s'accorde avec le nom qui le précède comme dans la proposition « Le garçon et la fille sont belles ». La maison d'édition iXe qui propose de si beaux textes applique désormais cette règle et explique pourquoi au début de chaque ouvrage : instructif et passionnant !

Dans Arts
Meskine 1

Deux grands-mères, deux langues, deux mots, un même respect des autres

Par Le 09/03/2022

Ma grand-mère maternelle parlait français et provençal. Le provençal était sa langue maternelle. Elle parlait français avec moi mais dès qu'elle était émue, elle n'utilisait plus que le provençal. Quand elle apprenait la détresse de quelqu'un, elle réagissait par un « Peuchère ! » qui exprimait la peine que lui causait le malheur d'autrui. C'est son « Peuchère ! » qui m'a sensibilisée aux sentiments d'autrui et m'a initiée à l'empathie.

Dans son roman L'art de perdre, Alice Zeniter raconte comment Yema, la grand-mère de la narratrice, enseigne à ses enfants l'empathie : « C'est une règle de politesse élémentaire que Yema enseigne à ses enfants : lorsque quelqu'un dit qu'il a mal, on le croit, on le plaint. Les Français ne connaissent pas selon elle cet art de vivre. Quand tu dis que tu as mal, ils répondent « Mais non », « C'est rien du tout » ou « ça va aller ». Ici (...) si quelqu'un dit : « J'ai mal au dos », l'assemblée entière répond « Meskin ! » avec le plus grand sérieux. » 

« Meskin ! » , « Peuchère ! », des mots différents, des langues différentes mais le même sentiment de compassion. J'aurais aimé que Yema rencontre ma grand-mère. Yema aurait peut-être changé d'avis en découvrant qu'on enseignait la compassion aux enfants en Provence et en langue provençale.

Et pour vous, quel est le mot qui vous relie aux autres et vous permet d'exprimer votre compassion ?