Cézanne

Apprendre le franc ais en lisant une bande dessine e

Monsieur Paul n'a plus un radis !

By On 30/05/2022

Une exposition intitulée « Chez Monsieur Paul » et conçue par l'auteur de bande-dessinée Christophe Bataillon est visible dans le grand jardin de l’atelier du peintre Paul Cézanne à Aix-en-Provence jusqu'à la fin du mois de septembre 2022.

Je trouve les textes de ces bandes-dessinées très intéressants pour enseigner et apprendre le français car ils font la part belle à une forme orale du français vivante et imagée.

Ainsi Cézanne au milieu de sa vie se retrouve sans argent et demande une aide financière à son ami l'écrivain Emile Zola. Christophe Bataillon utilise l'expression « ne plus avoir un radis » pour signifier  que Cézanne n'a plus d'argent. « Radis » est synonyme d' « argent » , de « sou ». Cette expression argotique était utilisée déjà à l'époque de Cézanne comme en atteste ce passage de Pot-Bouille écrit par Emile Zola en 1882 : « Tu sais comment je suis avec les femmes: je leur donnerais ma chemise, mais je ne veux pas qu'elles demandent... Dès qu'elles demandent, ça me vexe, je ne leur fiche pas un radis ».

Cette expression est encore très couramment utilisée alors même que la relation de sens entre le radis et l'argent s'est perdue . 

A votre avis, pourquoi utilise-t'on le synonyme "radis" pour "argent" ?

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L'arbre qui cache la forêt

By On 17/03/2022

Placé légèrement à gauche du centre du tableau dont il occupe toute la hauteur, le Grand Pin constitue l'unique personnage visible du tableau éponyme peint par Paul Cézanne entre 1895 et 1897.

Cézanne ne peut se résoudre à le circonscrire dans le cadre de la toile : son tronc et ses branches se prolongent dans un hors-champ qu'il nous convient d'imaginer. Imaginer ses racines qui abritent une colonie de larves de cigale. Imaginer ces larves qui patientent sept longues années à son pied avant de se métamorphoser sur son tronc et de coloniser ses branches le temps d'un seul été. Sentir les parfums subtils que son écorce exhale par une chaude journée d'été ou après la pluie. Entendre le sifflement de ses aiguilles agitées par un mistral violent. S'enivrer de la cymbalisation des cigales camouflées sur son écorce. Savourer le bruissement de nos pas sur les aiguilles séchées par le temps. Caresser les gouttes de sève, grasses et odorantes, qui perlent à la surface de son écorce rugueuse.

Comme souvent avec la peinture de Cézanne, la contemplation du Grand Pin ouvre un gouffre entre une réalité visible - la présence du résineux dans le paysage provençal - et une réalité sensible composée de la somme de nos expériences sensorielles. Et cette contemplation nous plonge dans un délicieux abîme.